Dans le film « Maman(s) » de la réalisatrice Maimouna Doucouré, on voit toute la douleur qu’engendre la polygamie d’un parent pour son partenaire mais également et surtout pour certains enfants.

« Cette eau que tu as versée, je suis en train de m’y noyer. »

La polygamie est imposée soudainement comme un verre qui se renverse et dont on ne peut plus récupérer comme il est s’y bien dit dans le dialogue du couple.

J’ai toujours pensé que ça semblait plus simple la polygamie chez les personnes venant de l’Afrique de l’Ouest, que tout le monde semblait vivre la situation dans la paix et la bonne humeur, qu’il y avait l’acceptation car c’est dans les mœurs de la religion musulmane. Dans ce film, on voit tout le contraire : l’absence de communication aussi bien entre le couple mais également envers les enfants. La situation familiale change et rien n’est expliquée. Une nouvelle vie à la maison et seule les gestes, les actions permettent à la fille de deviner ce qui se trame dans la maison de ses parents. Le garçon lui ne semble pas être en alerte parce qu’il se passe. Il ne pose aucune question et ne semble pas s’en poser. On voit donc un garçon qui le prend bien le changement contrairement à sa sœur. Sa sœur qui semble avoir une intuition féminine, celle de sentir que quelque chose ne va pas pour sa paire. Une douleur partagée avec sa/notre mère(s).

Le lien entre les films Maman(s) et Mignonne

En regardant ce film, j’ai beaucoup pleuré. Et je me suis surtout rendue que mon analyse du film Mignonne, le long métrage de Maimouna Doucouré semble la bonne. Pour moi, le film Mignonne n’est que la suite du court métrage Maman(s). Selon moi, le concours de danse n’est qu’une excuse, un échappatoire pour que le personnage principale oublie les histoires de polygamies de ses parents.

A noter que le film Maman(s) prend un possible plurielle car cette situation n’est pas que celle du personnage du film. Ce n’est pas la Maman d’Aida. Mais une pensée pour nos mamans, en tout cas c’est comme ça que je l’interprète.